Comment définir le cinoche ? Du cimoche, l’empire du faux et du laid.

Le cinoche écrase le cinéma. Prédominance logique du minéral sur l’organique.

Il est heureux que la majorité des films commerciaux soit des échecs commerciaux ; pour autant, cela ne tarit pas leur terrifiante prolifération.

Ne pas confondre cinoche et cinéma : le premier est un automate plus ou moins adroit, le second une créature vivante.

La puissance de feu du cinoche est telle qu’un médiocre réalisateur peut attirer des foules immenses, des morceaux de peuple.

Point commun à de tant de blockbusters : tout ça pour ça !

La majorité des films sont des milfs raccoleuses.

Un film est à l’image de la matière, un semblant de plein et de continuité à partir de deux discontinuités : le photogramme et le plan.

Le photogramme, tel un atome d’Espace-Temps dans la gravitation quantique à boucle.

Un cinéaste est une personne capable de réunir les conditions nécessaires à l’émergence d’un miracle.

Réalisateur est un formidable métier pour permettre à des laids de côtoyer de belles femmes.

Le cinéma est généralement l’art du mouvement dans le mouvement. Cette imbrication cinétique engendre un effet centrifuge, centripète ou nul.

Le cinéma était inscrit dans l’homme par effet phi.

La pensée est en stase lorsque provient l’extase cinématographique.

Les cinéastes sont des visionnaires, les réalisateurs de simples voyants.

Le cinéma est un art aux possibilités expressives quasi-infinis soumis à la plus intense des standardisations.

Il y a trois types de metteur en scène : ceux qui ont un style, ceux qui n’en ont pas par médiocrité ou par génie.

Le septième art pour le septième ciel.

Le cinéma est un art individuel et collectif, et j’imagine la détresse d’un metteur en scène voyant sa créature filmique échapper à son contrôle.

Il convient de rebaptiser les salles “art et essai” : l’essai n’inspire pas confiance, c’est une tentative ou de la littérature.

L’immense majorité des films ne sortent jamais du cadre.

Quoi de plus divertissant que la beauté ? Raison pour laquelle le cimoche est d’un ennui mortel.

La scène de la mise en scène au cinéma, c’est le monde, voir au-delà.

A défaut de créer son propre système, on est esclave de celui des autres ; un cinéaste doit tout faire pour devenir son producteur.

La mise en scène est un jeu de dame au théâtre et un jeu d’échec au cinéma, cet art de l’élimination.

Je vais au cinéma pour tenter ma chance et découvrir, peut-être un jour, mon Caravage.

Je rêve du film idéal, celui qui déposerait l’univers des hommes à nos yeux après avoir terrassé sur le champs de bataille la laideur, la paresse, la vacuité et le mensonge.

Les films au casting en or datent généralement de l’âge de pierre.

Il peut paraître étonnant que le pire ennemi du cinéma soit l’image.

Le cinéma n’est pas constitué d’images animées mais d’un défilement de vingt quatre photogrammes par seconde. La photographie, cet art du temps suspendu, ce masque mortuaire, prend alors vie.

Qu’est-ce que recherche le spectateur immobile sur son fauteuil ? Des émotions. Comment se manifeste son ennui ? Son corps gigote.

Si vous voulez passer pour un cinéphile, installez vous au quatrième rang.

Un film convenable génère des sentiments plus que des émotions. Les premiers irriguent l’intellect durant la projection puis s’évaporent, les secondes le neutralisent pour le pénétrer durablement après le générique de fin.

Si je m’ennuie lors d’un film, la plus belle intelligence couplée à la plus subtile sensibilité ne pourront me convaincre de sa beauté.

L’intransigeance d’un réalisateur peut briser sa carrière, tout comme son aptitude aux compromis.

Les films conventionnels servent le système dominant et conditionnent le public. Par conséquent, ils sont plus dangereux que les films à scandale.

Le rôle dévolu à l’art cinématographique est de déconditionner le spectateur pour le révéler à lui-même.

“Long métrage” évoque la distance, “film” la matière. Aucun synonyme pour le Temps.

Le spectateur attend des émotions qui soient en rapport avec ce qu’il imagine être le film. S’il en éprouve d’imprévues, il sera ravi.

Un réalisateur impressionne la pellicule, le cinéaste les esprits.

Le cinéma et la photographie nécessitent des machines, les autres arts des outils.

Les cinéastes lavent le regard.

Le cinéma est un art du visible qui génère des visions.

On reste à sa guise devant une peinture ou une sculpture. Mais si vous avez payé votre place au cinéma, vous pouvez être le captif d’une médiocrité qui dure, qui dure… Mais parfois, oh divine surprise, le nanar vire au comique malgré lui.

J’adore les films d’action métaphysiques. Ils résument nos existences ; un corps pour se mouvoir et agir, un esprit pour penser à la condition humaine et à Dieu, une âme sensible au beau et au vrai. Ratés, ce sont les plus ridicules.

Le cinoche expose en géométrie euclidienne, le cinéma en relief.

Le cinéma est le lieu de la projection et l’ensemble des long métrages produits. Caractère indissociable de la salle obscure et de l’objet filmique.

La poésie cinématographique est une fulgurance brisant les codes de la narration conventionnelle, riche d’un sens insaisissable. C’est, à mes yeux, le plus haut degré d’achèvement de cet art.

Metteur en scène, réalisateur et cinéaste. Le dernier ne dérive pas d’un verbe. Il sous-entend, non des actions, mais une vision.

Un film n’est parfois qu’une scène voir un plan obsédant le metteur en scène.

Comment définir une oeuvre cinématographique ? Il y a tant à dire et à écrire. Comment définir un chef-d’oeuvre ? Il est si difficile d’en parler ou d’écrire à son sujet.

Ce n’est pas le cinéaste qui fait l’actrice mais la relation secrète qu’elle entretient avec la caméra.

La gravitation quantique à boucle défend le concept d’un Espace-Temps granulaire. Comme la pellicule d’un film.

La théorie des fractals s’applique aux films de cinéma : chaque plan tel le film en miniature.

Une oeuvre cinématographique est vivante : elle a du souffle, du nerf, un rythme cardiaque, une ossature, de l’esprit et s’accouple à des spectateurs pour leur faire des petits.

La perfection d’un film ne vient pas de sa perfection intrinsèque mais de son pouvoir hypnotique qui ôte nos facultés d’analyse et de jugement.

Un cinéaste est un funambule sur son fil d’acier. Certains redoutent la chute et prennent un balancier, d’autres assument le risque de chuter. Je préfère les seconds.

Le cinéma n’a pas à être la synthèse des autres arts. Non, en tant qu’art dominant, c’est à lui de les réinventer.

Le problème n’est pas d’aller au cinéma pour se divertir mais de considérer le cinéma comme un divertissement.

Un grand film est plein d’interstices dans lesquels le spectateur peut s’immiscer. L’immense majorité des films sont désespérément pleins ou vides, ce qui revient au même.

Un cinéaste ne pense pas consciemment à un plan ou à une scène poétique. C’est une inspiration audio-visuelle qui jaillit au beau milieu de la rationalité de son récit.

La forme poétique au cinéma s’échappe de l’Espace-Temps qui constitue le matériau même du film. Elle est par nature indémodable.

Prenez un réalisateur à tendance littéraire dans l’ère du temps, de bons acteurs plutôt célèbres, un scénario en béton et un budget conséquent. Vous obtiendrez éventuellement un succès commercial et d’estime mais jamais un film poétique.

Le cinéma suffoque dans son corset techniciste.

Un mauvis scénario peut faire un film merveilleux ou un nanar, preuve que les scénaristes se sont jamais les auteurs d’un film.

Piège originel : illustrer un scénario.

Un scénario minable peut faire un bon film, et inversement. Par conséquent, les scénaristes ne sont jamais les auteurs d’un film.

Une oeuvre cinématographique s’apparente à une expérience de vie. Elle est de nature phénoménologique.

“Fiat Lux” puis “Au commencement était le verbe”, les frères Lumière puis le parlant ; la génèse du cinéma a suivi les préceptes bibliques.

Le cinéma, cet art si jeune et de plus en plus infantile.

L’industrie du cinéma est à l’instar du tourisme de masse qui dégrade les lieux visités pour leur beauté. Du cinémasse.

La culture de masse est un coup de masse sur la culture.

Un de mes oncles détestait le cinéma de fiction car ce n’était pas “vrai”. Il avait raison pour la très grande majorité des films :il n’y a que les grands films qui soient des documentaires.

Le label “art et essai” est un handicap pour un film : le grand public y perçoit une marque d’élitisme et se dit qu’il risque d’être chiant.

Il n’y a pas de genre noble ou mineur ; il n’y a que des films nobles ou mineurs.

Les classements des meilleurs films sont idiots. Classe t-on les plus belles sculptures ?

Considération ambigüe des acteurs par les metteurs en scène : ils sont indispensables mais comment peuvent-ils jouer à la perfection ?

Les séries prennent le pas sur les films. Tueuses en série de film.

Le spectaculaire est corrélé aux moyens financiers, la beauté au talent.

On est passé du cinéma parlant au cinéma bavard.

Coupez le son et vous verrez le jeu grotesque de tant d’acteurs professionnels.

Il faut prendre l’acteur pour ce qu’il est, s’il arrive encore à être.

Du montage, terme industriel, naquit le septième art.

Tant de films à effet spécieux.

Trop d’acteurs célèbres endossent le rôle de metteur en scène.

Un critique professionnel doit établir une gaussienne de son jugement et déclarer certains films excellents même s’ils ne le sont pas.

Il y a les spectateurs, donc le film est un spectacle, et l’on songe à la société du spectacle de Guy Debord.

Comme dans la théorie des cordes, un grand film aurait des dimensions cachées. Rappelons que cette théorie est spéculative et qu’un film doit révéler et non masquer.

Nous sommes de plus en plus dans le règne du film spectaculaire, celui qui nous éloigne des hommes. Nous nous dirigeons, ou revenons à un cinéma forain.

Une loi unique : aucune loi ne gouverne le cinéma.

La réussite au box office est conditionné en priorité par le réseau de distribution du film et son impact marketing.

Certains films m’aimantent comme une vulgaire ferraille.

Hollywood colonise le monde sans que l’Amérique n’envoie de marines.

Un film inoubliable est similaire à une rencontre amoureuse.

Demander à un acteur professionnel d’être lui-même, et il jouera son propre rôle.

En créant son univers, le cinéaste révèle le nôtre.

Too big to fall pour les banques, too big to fail pour les blockbusters.

Dans l’hexagone, le cinéma français et américain représente quatre vingt dix pour cent des entrées. La portion congrue pour le reste du monde.

L’immense majorité des films ont la même matrice : mondialisation de la forme ( standardisation et homogénéisation des principes spectaculaires ) et du fond ( suprématie de la civilisation technicien bourgeoise ). L’homme, cet animal d’habitude, n’est alors guère réceptif à la nouveauté.

Le producteur a un rôle ambigü : il finance le film mais peut exercer un fort pouvoir de nuisance sur lui.

Hollywood tolère les rebelles pour mieux les séduire et les domestiquer.

Il n’y a plus de classe bourgeoise, toute la société est devenue bourgeoise, et le cinéma avec elle.

La majorité des cinéastes privilégient les films à petit et moyen budget : c’est le prix à payer pour la liberté.

Les films à gros budget sont propagandistes à leur insu : il faut avoir beaucoup d’argent pour être très bankable.

Les cinéastes fascinent les équipes techniques, les cinéphiles, les critiques et les acteurs, alors que ces derniers fascinent tous les autres.

Qu’il semble loin le temps durant lequel l’actrice n’avait pas droit à une sépulture chrétienne.

Il faut choisir un acteur pour ce qu’il est et non ce qu’il sait jouer.

Le cinéma naquit des machines, et il risque de périr par elles.

I.A. : Invisible Actor

La question cruciale n’est pas de savoir si le cinéma n’est pas un art autonome mais de comprendre pourquoi il n’en est pas encore un.

Les blockbusters américains se vautrent dans la surenchère technique et spectaculaire au lieu de viser une forme de sobriété pour compenser leur débauche de moyens.

Arrête de faire ton cinéma ! A dire à tant d’acteurs.

Tempérer l’exubérance naturelle des stars est une des missions essentielles su cinéaste.

On ne demande pas au comédien de jouer mais d’être.

Combien de films français populaires ont-ils fait scandale ?

Les acteurs français sont les plus rémunérés au monde après les américains. Pourquoi ?